En métropole ou à West Hollywood (si, si j’ai des internautes de cette localité qui daignent visiter ce blog), cela vous en touche une sans faire bouger l’autre. Un duo de candidats comme un autre, quoi…
Sauf que les deux s’insultaient à qui mieux-mieux voilà encore un peu plus d’un an, cela durait depuis trois décennies, se menaçant de se combattre l’un, l’autre « jusqu’à mon dernier souffle ». Mais la fin justifiant les moyens, Flosse n’ayant pas trouvé d’autres moyens d’espérer reprendre le pouvoir un jour, il a ravalé sa haine, ses ressentiments, pour « faire la paix ».
Temaru, pas né de la dernière pluie, et se heurtant au vieux (77 ans) depuis si longtemps pour s’en méfier à l’extrême, l’utilise depuis comme marche pied.
D’abord pour occuper la présidence de la Polynésie de septembre à février dernier, puis pour avoir son soutien en vue d’obtenir de la France des « Accords de Tahiti Nui » (le grand Tahiti, la Polynésie française, quoi), accords calqués sur ceux dont bénéficie la Nouvelle-Calédonie avec, à terme, un référendum d’autodétermination sur le maintien ou non au sein de la République.
Enfin, la dernière demande tient dans la volonté de réinscription de la Polynésie française sur la liste de l’Onu des territoires à décoloniser. Temaru pousse, Flosse doit suivre pour retrouver le pouvoir. Ou le garder.
Car, sans le soutien de Temaru et des siens, le vieux lion perdra son siège de sénateur en septembre prochain, lui-même le reconnaît.
La fin de quasiment trente années de mandat parlementaire (assemblée nationale, parlement européen et sénat pour finir avec un petit secrétariat d’Etat pendant la cohabitation Chirac-Mitterrand en 86-88).
La fin des avantages financiers qui vont avec.
La fin de l’immunité entrouvrant ainsi la porte à la justice qui fait le pied de grue depuis quelques mois après une apathie de plusieurs décennies. Flosse n’a donc pas le choix : offrir un mandat de sénateur à Temaru. Avec lui.
L’indépendantiste n’a pas encore fait connaître son choix. Surtout que l’élection au Palais du Luxembourg l’obligerait à quitter l’un de ses mandats en raison de la loi anti-cumul. Quitter le siège de maire de Faa’a ? Impensable tant la commune la plus peuplée de Polynésie constitue son symbole, en bien comme en mal, depuis 1982 et son premier mandat. Quitter la présidence de l’assemblée locale ? Le boulot est assez tranquille, super bien payé, et permet d’embaucher une ribambelle de collaborateurs, eux aussi grassement rémunérés. Sacré dilemme…
Mais porter la voix de l’indépendance au sein du Parlement, dans un des symboles de la République, cela ne devrait pas déplaire à Temaru. En plus lorsque c’est son meilleur ennemi qui lui offre…
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