Depuis 30 ans, il se bat contre la France. D’abord à la tête du « Tavini Huiraatira–Front de Libération de la Polynésie », puis en dirigeant la commune de Faa’a, la plus importante du territoire. Il va se battre pacifiquement contre les essais nucléaires dans les années 80 et 90 et lutter avec acharnement pour l’indépendance du « fenua maohi », le pays des Polynésiens. Elu à l’assemblée à plusieurs reprises, il accède à la présidence de la Polynésie française après les élections de mai 2004 grâce aux ralliements de forces qui ne voulaient plus de la politique menée par Flosse. Mais, faute de majorité forte, il se fait acheter un élu par Flosse et perd ainsi sa majorité en octobre 2004. En plus, le Conseil d’Etat décide d’annuler les élections de mai en raison de… la couleur des rideaux des isoloirs dans un bureau de vote. Non, non ce n’est pas la raison d’Etat…
En février 2005, à l’occasion de nouvelles élections, Temaru revient au pouvoir. Mais sans politique clairement définie, sans vision à long terme, sans programme économique moderne, réclamant à tout bout de champ l’indépendance de la Polynésie, se livrant à un bras de fer permanent avec les autorités de l’Etat, il ne parvient pas à conserver sa majorité, même au prix de manœuvres dignes de Flosse, et la situation économique se dégrade. En décembre 2006, il est à son tour censuré. Son retour au pouvoir en septembre 2007 est la conséquence de la rivalité Flosse-Tong Sang. Flosse préférant voir Temaru retrouver la présidence du Pays pour quelques mois plutôt que de voir Tong Sang lui faire de l’ombre.
Temaru rêve de devenir le Jean-Marie Tjibaou (celui qui a mis la Nouvelle Calédonie sur le chemin de l’autodétermination) de la Polynésie, cite Martin Luther King ou Nelson Mandela à tout bout de champ, bénéficie d’une grande aura auprès de la population la plus démunie et veut incarner le « metua » (le guide). Mais il ne bénéficie ni de la grandeur et n’a pas connu le parcours (fait d’un exil imposé par la France alors qu’il était sénateur) de Pouvana’a a Oopa, le père de l’émancipation de la Polynésie, et appelé le metua.
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