Elections en Polynésie #4

Ce dimanche, se tiendra le 1^er tour des élections territoriales en Polynésie (le second est prévu le 10 février)
Donc, comme je vous l’expliquais brièvement en début de semaine, les Polynésiens doivent élire leurs 57 représentants à l’assemblée. Pas mal pour 265 000 habitants… Bref ces élus désigneront ensuite leur président et surtout celui du Pays… C’est comme une présidentielle ici. Suite du tour d’horizon avec Gaston Tong Sang.

C’est l’histoire du second rôle qui -un jour- se sent pousser des ailes. Et puis, un intervenant extérieur lui donne un bon coup de pouce. Cela suffit-il pour se faire élire par la population ? Réponse dimanche…
Tong Sang fût longtemps un homme de l’ombre : ingénieur, conseiller technique, avant de devenir ministre de gouvernements successifs de Flosse tout en s’emparant de la mairie de la mythique île de Bora Bora.
Il semble se complaire derrière l’omnipotent président de la Polynésie. Mais, après la défaite de mai 2004, puis celle de février 2005, Tong Sang se sent pousser des ailes. Il attend que Flosse se retire. En vain, alors, courant 2006, il manœuvre en coulisses. Recupère quelques élus, alors alliés avec Temaru, prêts à changer de camp si Flosse ne redevient pas président. Tong Sang réussit son coup et accède à la tête de la Polynésie le… 26 décembre 2006. Mais très vite, il fait trop d’ombre à Flosse qui ne supporte pas qu’un autre s’élève dans son propre parti au point de lui faire de l’ombre. Et puis, l’élection de Sarkozy arrive comme une bénédiction pour Tong Sang. Le nouveau président de la République veut aussi incarner la rupture en Polynésie. Fini le Flosse, l’ami de 30 ans de Chirac ! Place à la relève. Et l’Etat va tout faire pour aider Tong Sang dans son entreprise. Jusqu’à établir un nouveau mode de scrutin électoral et prononcer l’abréviation du mandat des élus de l’assemblée (qui devait se terminer en mai 2009) !
Mais Tong Sang, qui a créé son parti, a voulu rassembler tous les autonomistes qui ne veulent plus de Flosse dans une liste d’alliances. Sauf que parmi eux se trouvent quelques mis en examen et/ou condamnés pour avoir confondu argent public et le leur… Tong Sang est d’ailleurs lui aussi mis en examen pour avoir, à l’époque où il était ministre de Flosse, acheté pour le compte du Pays une île à un homme d’affaires proche de Flosse beaucoup plus cher que le prix du marché…
Difficile ensuite de vouloir incarner la rupture !