jeudi 3 avril 2008

Le shérif sort de prison

Vous ai-je déjà parlé du shérif ? Pour les Polynésiens, de souche ou d’adoption selon la terminologie « politiquement correcte », et les ex, pas de problèmes, vous captez dès l’instant. Quant aux non-spécialistes des affaires de Tahiti et ses îles, vous écarquillez les yeux. Le shérif, c’est le surnom donné à Emile Vernaudon, maire d’une commune de Tahiti depuis 30 ans, Mahina. Cet amical sobriquet, il l’a bien cherché. A son arrivée à la tête de la commune, il avait transformé les policiers municipaux en… shérifs. Le stetson, les bottes, les chemises et l’étoile jaune. Depuis, l’étoile figure toujours sur leurs véhicules, même le reste du déguisement à été abandonné.
Les présentations sont faites, entrons dans le vif du sujet mais vous avez peut-être entendu son histoire en métropole : le shérif a retrouvé la liberté hier ! Eh oui, l’inénarrable Emile Vernaudon, député à deux reprises (ils devaient franchement rigoler à l’assemblée nationale avec un tel coucou), se trouvait en détention provisoire depuis le 5 décembre dernier. Ce qui ne l’avait pas empêché, même du fond de sa cellule, de se faire réélire maire. Une première dans la République, parait-il.
Le pauvre, pourquoi se trouvait-il privé de ses mouvements ? C’est que, alors qu’il était ministre local des Postes et Telecom entre 2004 et 2006, ce brave Emile aurait profité de l’argent de l’office local des Postes pour quelques dépenses personnelles et à destination des siens. Au pas grand-chose, un peu moins d’un million d’euros…
Bref, il reste toujours mis en examen pour de multiples raisons, mais est sorti de prison hier. Forcément, un passage par l’église était programmé avant les retrouvailles familiales… Et puis, il va vite regoûter à l’ambiance du Palais de justice de Papeete. Le 17 avril, la cour d’appel doit rendre son jugement dans une affaire de prise illégale d’intérêts. En première instance, il avait pris 18 mois avec sursis mais surtout 5 ans d’inéligibilité.

Voilà qui a animé l’actualité de la semaine, trop calme. Cela pourrait être précurseur de mouvements plus percutants encore la semaine prochaine. Des mouvements habituels depuis mai 2004 en Polynésie où la tectonique des plaques politiques connaît une activité intense…


Sur l'image ci-dessus, prise lors d'une précédente affaire à son arrivée dans la salle d'audience au tribunal de Papeete, les plus perspicaces reconnaitront un visage...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis vachement perspicace puisque je me suis dit "tiens c'est dingue le photographe au fond il me ressemble vachement ce con !". Et puis après j'ai un peu réfléchi et je me suis dit "ah ben c'est moi... je suis vraiment con !".
Merci pour la petite note de synthèse sur l'Artiste.
Bizz
(ps : je réponds à ton mail vite fait promis)