Et là, Aimé Jacquet balance sur les écrans : "Je ne pardonnerai jamais…" OK, lui ne demande personne en mariage, mais pourquoi cette haine ?
En fait, c’est à Jérôme Bureau, alors directeur de la rédaction de L’Equipe, que s’adresse le sélectionneur champion du monde depuis quelques minutes.
Dans son livre qui vient de paraître, Vincent Duluc, boss du football à L’Equipe, revient sur cet épisode pas reluisant pour celui devenu une icône ce soir-là. Car, Jacquet comme ses successeurs ne pouvait pas sentir les critiques émanant de la presse, de L’Equipe en particulier. Et avant cette coupe du monde 98, L’Equipe doutait largement de la réussite des Bleus. Je partageais cette inquiétude
Alors, quand Jacquet vient fanfaronner que tout était prévu, je doute toujours autant. Pour cela, je me remémore les coups de chance successifs :
- lors du 8e face au Paraguay, avec un but en or du Président Blanc à six minutes de la fin des prolong’, sans quoi, nous perdions aux tirs au but face à Chilavert
- lors du ¼ face à l’Italie, c’est Roberto Baggio qui perd un face à face avec Barthez avant de devoir attendre la loterie des tirs au but pour que les Bleus se qualifient…
- Enfin, en ½ finale, sans un Thuram en dehors du temps, qui plante ses deux seuls buts en 142 matches en bleu, c’est la Croatie qui allait en finale.
Alors, si je me suis réjoui en 1998, et que je goutte encore ce titre mondial 10 ans plus tard avec le même bonheur, je continue de penser que l’attitude de Jacquet était démesurée car ce titre recèle de généreux coups de pouce du destin. Etre champion du monde ne lui permettait pas tout.
Je n’ai pas encore lu le livre de Duluc, mais les critiques indiquent qu’il remet les pendules à l’heure, redescendant Jacquet de son nuage. Mérité.
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